Le marché du coaching professionnel a connu une croissance exponentielle au cours des dernières années. La marché a été explosif avec un décollage spéctaculaire! Pour mieux comprendre, imaginons une courbe qui illustre l’augmentation du nombre de coachs certifiés à travers le monde. À partir des années 2000, la profession a vu une véritable explosion. On peut citer un rapport de l’International Coach Federation (ICF) qui révèle qu’en 2016, le nombre de coachs dans le monde a franchi la barre des 50 000, et qu’en 2020, ce chiffre avait dépassé les 71 000.
Il est vrai qu’après l’explosion du coaching professionnel, on observe certains signes de tassement ou de « maturation » du marché. Si le coaching a connu une forte croissance ces dernières années, il semble aujourd’hui entrer dans une phase où plusieurs dynamiques sont en jeu, marquées par des ajustements dans la demande et l’offre:
1. Saturation de l’offre
L’un des premiers signes de tassement est le nombre croissant de coachs, qui commence à saturer le marché. Au départ, l’offre était relativement plus restreinte, ce qui donnait une image d’exclusivité au coaching. Mais aujourd’hui, il y a beaucoup plus de coachs disponibles, ce qui crée une sorte de « concurrence » et de fragmentation du marché. Certains secteurs ou niches du coaching, comme le coaching de vie ou de carrière, ont vu un grand nombre de professionnels se positionner, ce qui rend plus difficile la distinction entre les coachs de qualité et ceux qui n’ont pas les qualifications adéquates.
3. Évolution des attentes des clients
Les attentes des clients évoluent aussi, et cela a un impact sur le marché. Au début, le coaching professionnel était vu comme un domaine élitiste, parfois mystérieux, souvent réservé à un public spécifique ou aux entreprises cherchant à maximiser la performance. Aujourd’hui, le coaching est de plus en plus accessible à un public large, mais les clients deviennent plus exigeants. Ils veulent des coachs ayant une expertise spécifique, des méthodes fondées sur des preuves et des résultats concrets. Ce phénomène pousse le marché à se professionnaliser davantage, avec une tendance à la spécialisation, comme le coaching exécutif, le coaching en leadership, le coaching d’équipes, ou même le coaching en ligne.
3. Normalisation et régulation
Comme déjà mentionné à plusieurs reprises la régulation devient un enjeu majeur. De plus en plus d’organismes de certification et d’associations professionnelles (comme l’International Coaching Federation, ou ICF, ou encore la European Mentoring and Coaching Council, ou EMCC) travaillent notamment à normaliser et structurer la profession, en imposant des critères de qualité, des formations labellisées, des niveaux d’accréditation et un code de déontologie. Cela a pour effet de renforcer la crédibilité du métier, mais aussi de faire « filtrer » l’offre, en éliminant les coachs mal formés ou non qualifiés, ce qui peut amener à une concentration des acteurs dans le domaine.
4. Retour sur investissement mesurable
Les clients cherchent aujourd’hui des résultats tangibles. Le coaching est souvent vu comme un investissement personnel ou professionnel, et donc, ceux qui y ont recours veulent pouvoir mesurer le retour sur investissement (ROI). Cela a conduit à une évolution du coaching vers une approche plus axée sur des objectifs précis et mesurables, en particulier dans le coaching en entreprise. Les coachs qui réussissent à répondre à cette exigence de résultat sont ceux qui continuent de croître, tandis que d’autres voient leur demande diminuer.
5. Diversification des alternatives
En parallèle, d’autres approches alternatives se sont multipliées : formations en ligne, thérapies brèves, mentoring, ou encore des outils comme la psychologie positive et la pleine conscience, qui ont gagné en popularité. Cela offre aux individus d’autres solutions pour leur développement personnel ou professionnel, ce qui peut avoir un effet de dilution sur le marché du coaching. Beaucoup de ces alternatives peuvent être perçues comme plus accessibles ou plus ciblées, ce qui fait que certaines personnes se tournent vers elles plutôt que vers un coach professionnel.
6. Démocratisation de l’accompagnement en ligne
Enfin, l’émergence du coaching en ligne et des applications de développement personnel a démocratisé l’accès à ce type d’accompagnement. Bien que cela ait permis au coaching d’atteindre un public plus large, cela a également abaissé la « barrière d’entrée », facilitant l’accès à des services moins chers mais parfois moins personnalisés et donc parfois moins qualitatifs. Le coaching traditionnel en face-à-face (en visio ou en presentiel peut se trouver concurrencé par des solutions plus économiques, mais aussi par la recherche d’une approche plus autonome.
Conclusion : Une phase de maturation
Il est donc possible que le coaching professionnel ait effectivement atteint un certain tassement après sa période d’explosion. Ce n’est pas nécessairement un déclin, mais plutôt un processus de maturation. La profession se structure, se professionnalise, et se spécialise de plus en plus, tout en faisant face à une concurrence accrue et à des attentes plus exigeantes de la part des clients. Les coachs professionnels qui sauront se démarquer en offrant une expertise précise, une approche éthique et des résultats concrets continueront de prospérer. Quant aux autres, il leur faudra peut-être se réinventer ou ajuster leur offre pour rester compétitifs. Peut-être devront-il prendre un coach pour cela 🙂
Pour finir, il convient de souligner que le marché reste prometteur pour les coachs qui parviennent à répondre aux besoins spécifiques des clients et qui restent ancrés dans une approche rigoureuse et fondée sur des résultats mesurables.
Dalila Guillot
Dirigeante d’ETF Coaching
Coach professionnelle certifiée et accréditée EIA Praticienne Senior,
Superviseur certifiée et accréditée ESIA, Award européen
Rattachée au code de déontologie de l’EMCC (Fédération européenne de coaching, de mentoring et de supervision)